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N’oublions pas que les héroïnes d’aujourd’hui sont des femmes ordinaires

N’oublions pas que les héroïnes d’aujourd’hui sont des femmes ordinaires

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  • Images 27 Avr, 2020

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À toutes les femmes ordinaires…

Chaque jour, nous applaudissons nos héros de la crise.

Nous sommes presque aux petits soins. Partout on coud, on cuisine, on chante, on dessine pour eux.

L’as-tu remarqué ? Beaucoup de ces héros sont des héroïnes.

Des femmes ordinaires, accomplissant habituellement leurs tâches dans l’indifférence générale, devenues héroïnes presque malgré elles.

Des femmes sur tous les fronts malgré les inégalités

70 % des travailleurs en première ligne dans notre monde confiné sont des travailleuses.

Infirmières, aides-soignantes, aides à domicile, techniciennes de surface, hôtesses de caisse…

Des femmes directement exposées pour maintenir le monde en marche alors qu’elles sont habituellement sous-employées.

À l’échelle de l’Union européenne :

  • le taux d’emploi des femmes est inférieur de 11,6 % à celui des hommes ;
  • 30,8 % des femmes travaillent à temps partiel contre 8 % des hommes.

Et nous ne t’apprendrons rien en rappelant que les femmes sont également sous-rémunérées et gagnent environ 16 % de moins que leurs collègues masculins.

Mais as-tu la moindre idée de la valeur du travail non rémunéré ?

408 milliards de francs, soit l’équivalent de l’industrie des banques et de l’assurance en Suisse !

On estime qu’en « temps normal », les femmes accomplissent 61,3 % de ce travail non rémunéré, incluant les tâches domestiques, la garde d’enfant ou d’une personne dépendante…

Alors imagine quand les écoles, crèches et centres de loisirs sont fermés !

Tu te reconnais ? N’es-tu pas, toi aussi, une héroïne ?

Une héroïne certainement, mais n’oublie pas que tu es avant tout une femme ordinaire, sans super-pouvoirs. Une femme qui peut avoir besoin qu’on la soutienne.

Des héroïnes au bout du rouleau

Il y a quelque temps, nous t’avons dit combien il est important de s’écouter pour mieux vivre son confinement jusqu’au bout.

Mais c’est indéniable, le confinement ne fait pas bon ménage avec la charge mentale.

Selon une étude réalisée par OpinionWay ces dernières semaines :

  • 22 % des femmes sont en détresse élevée (contre 14 % des hommes), en raison d’une charge mentale alourdie ;
  • 30 % des femmes ressentent un impact négatif sur leur motivation professionnelle, contre 26 % des salariés de manière générale ;
  • 20 % des personnes confinées en couple, et 22 % avec un enfant, sont en détresse élevée, contre 18 % pour les autres.

Nous aurions tendance à penser que les personnes seules sont psychologiquement plus touchées par le confinement. Il n’en est rien. Ce sont finalement les femmes et les personnes en couple avec un enfant qui vivent le plus mal la situation.

Les femmes n’ont pas été dotées d’une baguette magique à la naissance. Et si elles font figure d’héroïnes en ces temps de crise c’est parce qu’elles agissent avec abnégation. Elles répondent présent et prennent des risques malgré la précarité de leur situation et les inégalités.

Il serait peut-être temps de voir que notre monde ne tourne pas rond…

Quel après-crise pour nos héroïnes ordinaires ?

Que va-t-il se passer quand l’existence reprendra son cours normal ?

Va-t-on se contenter de répéter les mêmes schémas et oublier nos héroïnes redevenues ordinaires ?

On martèle que la crise sanitaire actuelle est sans précédent, qu’elle doit nous pousser à repenser nos modes de fonctionnement…

Dont acte !

Des voix s’élèvent, à l’image de celle de Phumzile Mlambo-Ngcuka, sous-secrétaire générale des Nations Unies et directrice exécutive d’ONU Femmes.

Elle invite les gouvernements à reconnaître « toute l’ampleur de la contribution des femmes et la précarité d’un si grand nombre d’entre elles » et « mettre l’accent sur les secteurs où les femmes sont surreprésentées et sous-payées, dont les salariées journalières, les femmes propriétaires de petites entreprises, celles qui travaillent dans les secteurs du nettoyage, des soins, des fonctions de caisse et de restauration, ainsi que dans l’économie informelle. »

Nous pensons que les entreprises doivent également changer de mentalité.

Le confinement nous aura au moins appris que le télétravail est une alternative qui fonctionne.

Une fois que les enfants auront repris le chemin de l’école, il nous semble opportun que le travail depuis la maison se généralise aussi bien pour les hommes que pour les femmes.

Ne penses-tu pas, toi aussi, qu’une présence plus régulière des hommes à la maison pourrait permettre, petit à petit, un meilleur équilibre dans la répartition des tâches quotidiennes, et finalement de la charge mentale ?

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